Noirs Désirs
Acutalité oblige, je laisse un peu filer la chronologie et m'arrête un moment pour respirer...
D'ailleurs, je crois que le manque d'inspiration commençait sincèrement à se faire sentir...
Noir Désir donc.
J'ai commencé comme le commun des mortels avec Aux Sombres Héros de l'Amer en radio et chez Drucker, plutôt charmé parce ce groupe hors du commun et sa mélodie bien chaloupée.
Quelque temps après, j'ai emprunté la cassette à la bibliothèque... bof !
Je n'écoute que Sweet Mary que je trouve plutôt calme quand le reste de l'album est un peu trop violent pour moi...
Et point barre.
Je n'y reviendrai que quelques années aprés, au moment de la sortie de Du Ciment Sous Les Plaines comme expliqué précédemment. Je me souviens être débarqué fraîchement de ma campagne à la CHNAC (pour ne pas les citer) et être reparti illico avec mon album sous le bras... Comme ma cupidité n'a d'égale que ma bassesse vénale, j'ai bien pris soin de remettre dans la pile la cassette sans stickers -20% et en ai repris une autre... par peur aussi de ne pas bénéficier de la si importante remise pour mon tout petit porte-monnaie.
Et bien elle est toute pourrie ma cassette : elle a dû passer la nuit trop près du démagnétiseur à neutrons ou je ne sais quoi, et sur deux morceaux par face (aux mêmes endroits symétriques), je perds le son... ce qui fait que je suis toujours surpris d'entendre chez les copains des passages que je ne connais pas !
Mais je l'use et je l'use et je l'use.
Ainsi en va-t-il de Noir Désir. Le groupe devient un compagnon de voyage, un grand frère admirable, un point de repère entre copains, sans trop besoin d'en parler, sans jamais vraiment les appeler Noir Dez pour ma part parce que c'est pas très joli et puis il y a beaucoup de respect.
Arnaud Viviant nous fera louper une belle Black Session en perspective avec son fameux "Le nouveau Noir Désir est-il bon ou pas ?" à la sortie tant attendue de Tostaky.
Là où vont nos oreilles, Noir Désir s'y trouve, et de suivre leur évolution musicale et textuelle sans forcer, comme la même ville sur le globe qui tourne, une même ville mais qui subit perceptiblement des travaux d'aménagements qui donnent à chaque tour du monde l'envie de nous retrouver au même endroit.
Et les concerts rassurent. La joyeuse folie a laissé place à une tension palpable, du désir à la noirceur.
1993, Fourvière : pannes de son à répétition qui pousseront la version de Long Time Man dans des retranchements apocalyptiques devant lesquels l'ombre de Cantat achève une cymbale dans un rougoiement infernal.
Et nous d'hurler les Ecorchés à chaque soirée, autre rendez-vous immanquable. "Quoi ? Vous avez déjà écouté les Ecorchés ? Mais j'étais allé cloper dehors avec X, bande de traîtres ! Je vais mettre What I Need pour pogoter tiens ! C'est la combien déjà sur le CD ?"
Départ de Vidalenc à l'album suivant, comme on avait laissé Bubu et son violon précédemment, sans vraiment de rupture ou de tristesse : il en est ainsi et les années passent.
666.667 Club : encore mieux que Tostaky.
On sent que le groupe mûrit à chaque enregistrement, que l'on peut délaisser les guitares le temps d'un Septembre, en attendant plein d'émotion ou jouer la finesse dans l'engagement dans Un Jour En France...
D'accord, c'est franco, c'est direct, ça calambourde et c'est souvent ce que les détracteurs de Noir Désir mettront en avant. On ne leur en veut même pas... Oui ça joue sur les mots, parfois facile même, oui "le joint, le cul lassent" et alors ?
Il y a derrière tout ça une âme, un esprit de liberté, de révolte qui vont bien.
L'album de remixes est d'ailleurs là pour nous rappeler qu'ils ne sont pas qu'un groupe à guitare à la Tostaky, qu'ils sont prêts à passer le cap des bidouilles informatiques, qu'ils suivent le mouvement.
Et c'est très important.
Et Noir Désir sort même un peu de son trou, de sa sphère, s'acoquine à Tiersen, aux Têtes Raides (rencontre tant espérée) ou Manu Chao...
Car sort alors Des Visages des Figures qui vient botter même le cul des sceptiques. On a laissé l'anglais du lycée au rencart, on se frotte à Ferré avec délectation, on s'éclabousse de l'actualité. On exulte.
Je suis adulte et le groupe aussi.
Personnellement, la tragédie de Vilinius a été vécue lors d'un week-end de yoyo émotionnel, croisant et discutant avec Mike Mills, le bassiste de R.E.M. dans les rues de Lyon et assistant à leur concert le soir à Vienne (R.E.M. : groupe culte à mes yeux s'il en est) et le réveil la gueule de bois le lendemain à l'annonce de l'incident.
Et de rester pantois.
Pendant un long moment.
Alors lorsque l'on me dit qu'il y a enfin des nouveaux titres à écouter, je me précipite, j'euphorise, je suis ému.
Et alors que pour l'instant je n'ai pas encore croisé d'avis musical très critique, je me dois quand même de dire ce que je pense des deux nouveaux mis à disposition en ligne il y a quelques jours...
D'abord, devant les difficultés de téléchargement certainement dûes à une très grande affluence, je n'ai eu d'abord que le PDF livré avec les deux morceaux...
Je me suis donc penché un premier temps sur le texte de Gagnants/Perdants sans musique.
Et si j'ai adhéré la plupart du temps avec l'engagement du groupe et son honnêteté, j'ai donc d'abord été surpris par la qualité du texte... un peu faible quand on connaît bien la discographie, pas très fin, un peu direct, malheureusement caricatural lorsque l'on sait que ce qui est écrit est vrai à juste titre, mais finalement pas si bien trouvé dans la tournure... la musique sauvera un peu le reste pour ce morceau-là, dans l'urgence d'un combat à mener mais sur une entame de match un peu ratée...
Si Noir Désir s'est aussi illustré par ses reprises (Brel, Brassens, Gloria, Helter Skelter, Long Time Man, etc.), la reprise du Temps des Cerises s'annonçait alors comme un morceau réparateur, une réconciliation... et c'est une nouvelle fois raté. Si ma grand-mère en avait fait une version chevrotante mais toujours pleine d'émotion, la place n'est faite ici qu'à un tatapoum sans nom dans lequel ne survit même plus la mélodie.
Arrghh.
D'ailleurs, je crois que le manque d'inspiration commençait sincèrement à se faire sentir...
Noir Désir donc.
J'ai commencé comme le commun des mortels avec Aux Sombres Héros de l'Amer en radio et chez Drucker, plutôt charmé parce ce groupe hors du commun et sa mélodie bien chaloupée.
Quelque temps après, j'ai emprunté la cassette à la bibliothèque... bof !
Je n'écoute que Sweet Mary que je trouve plutôt calme quand le reste de l'album est un peu trop violent pour moi...
Et point barre.
Je n'y reviendrai que quelques années aprés, au moment de la sortie de Du Ciment Sous Les Plaines comme expliqué précédemment. Je me souviens être débarqué fraîchement de ma campagne à la CHNAC (pour ne pas les citer) et être reparti illico avec mon album sous le bras... Comme ma cupidité n'a d'égale que ma bassesse vénale, j'ai bien pris soin de remettre dans la pile la cassette sans stickers -20% et en ai repris une autre... par peur aussi de ne pas bénéficier de la si importante remise pour mon tout petit porte-monnaie.
Et bien elle est toute pourrie ma cassette : elle a dû passer la nuit trop près du démagnétiseur à neutrons ou je ne sais quoi, et sur deux morceaux par face (aux mêmes endroits symétriques), je perds le son... ce qui fait que je suis toujours surpris d'entendre chez les copains des passages que je ne connais pas !
Mais je l'use et je l'use et je l'use.
Ainsi en va-t-il de Noir Désir. Le groupe devient un compagnon de voyage, un grand frère admirable, un point de repère entre copains, sans trop besoin d'en parler, sans jamais vraiment les appeler Noir Dez pour ma part parce que c'est pas très joli et puis il y a beaucoup de respect.
Arnaud Viviant nous fera louper une belle Black Session en perspective avec son fameux "Le nouveau Noir Désir est-il bon ou pas ?" à la sortie tant attendue de Tostaky.
Là où vont nos oreilles, Noir Désir s'y trouve, et de suivre leur évolution musicale et textuelle sans forcer, comme la même ville sur le globe qui tourne, une même ville mais qui subit perceptiblement des travaux d'aménagements qui donnent à chaque tour du monde l'envie de nous retrouver au même endroit.
Et les concerts rassurent. La joyeuse folie a laissé place à une tension palpable, du désir à la noirceur.
1993, Fourvière : pannes de son à répétition qui pousseront la version de Long Time Man dans des retranchements apocalyptiques devant lesquels l'ombre de Cantat achève une cymbale dans un rougoiement infernal.
Et nous d'hurler les Ecorchés à chaque soirée, autre rendez-vous immanquable. "Quoi ? Vous avez déjà écouté les Ecorchés ? Mais j'étais allé cloper dehors avec X, bande de traîtres ! Je vais mettre What I Need pour pogoter tiens ! C'est la combien déjà sur le CD ?"
Départ de Vidalenc à l'album suivant, comme on avait laissé Bubu et son violon précédemment, sans vraiment de rupture ou de tristesse : il en est ainsi et les années passent.
666.667 Club : encore mieux que Tostaky.
On sent que le groupe mûrit à chaque enregistrement, que l'on peut délaisser les guitares le temps d'un Septembre, en attendant plein d'émotion ou jouer la finesse dans l'engagement dans Un Jour En France...
D'accord, c'est franco, c'est direct, ça calambourde et c'est souvent ce que les détracteurs de Noir Désir mettront en avant. On ne leur en veut même pas... Oui ça joue sur les mots, parfois facile même, oui "le joint, le cul lassent" et alors ?
Il y a derrière tout ça une âme, un esprit de liberté, de révolte qui vont bien.
L'album de remixes est d'ailleurs là pour nous rappeler qu'ils ne sont pas qu'un groupe à guitare à la Tostaky, qu'ils sont prêts à passer le cap des bidouilles informatiques, qu'ils suivent le mouvement.
Et c'est très important.
Et Noir Désir sort même un peu de son trou, de sa sphère, s'acoquine à Tiersen, aux Têtes Raides (rencontre tant espérée) ou Manu Chao...
Car sort alors Des Visages des Figures qui vient botter même le cul des sceptiques. On a laissé l'anglais du lycée au rencart, on se frotte à Ferré avec délectation, on s'éclabousse de l'actualité. On exulte.
Je suis adulte et le groupe aussi.
Personnellement, la tragédie de Vilinius a été vécue lors d'un week-end de yoyo émotionnel, croisant et discutant avec Mike Mills, le bassiste de R.E.M. dans les rues de Lyon et assistant à leur concert le soir à Vienne (R.E.M. : groupe culte à mes yeux s'il en est) et le réveil la gueule de bois le lendemain à l'annonce de l'incident.
Et de rester pantois.
Pendant un long moment.
Alors lorsque l'on me dit qu'il y a enfin des nouveaux titres à écouter, je me précipite, j'euphorise, je suis ému.
Et alors que pour l'instant je n'ai pas encore croisé d'avis musical très critique, je me dois quand même de dire ce que je pense des deux nouveaux mis à disposition en ligne il y a quelques jours...
D'abord, devant les difficultés de téléchargement certainement dûes à une très grande affluence, je n'ai eu d'abord que le PDF livré avec les deux morceaux...
Je me suis donc penché un premier temps sur le texte de Gagnants/Perdants sans musique.
Et si j'ai adhéré la plupart du temps avec l'engagement du groupe et son honnêteté, j'ai donc d'abord été surpris par la qualité du texte... un peu faible quand on connaît bien la discographie, pas très fin, un peu direct, malheureusement caricatural lorsque l'on sait que ce qui est écrit est vrai à juste titre, mais finalement pas si bien trouvé dans la tournure... la musique sauvera un peu le reste pour ce morceau-là, dans l'urgence d'un combat à mener mais sur une entame de match un peu ratée...
Si Noir Désir s'est aussi illustré par ses reprises (Brel, Brassens, Gloria, Helter Skelter, Long Time Man, etc.), la reprise du Temps des Cerises s'annonçait alors comme un morceau réparateur, une réconciliation... et c'est une nouvelle fois raté. Si ma grand-mère en avait fait une version chevrotante mais toujours pleine d'émotion, la place n'est faite ici qu'à un tatapoum sans nom dans lequel ne survit même plus la mélodie.
Arrghh.