Ned's Atomic Dustbin
En ces temps-là, M. Nègre, des milliers de tristes adolescents boutonneux, vautrés dans des bus cahotiques, rembobinent des milliers de kilomètres de bande magnétique, des millions d'heures de musique et, par souci d'économie de piles, à la pointe du bouchon de leur effaceur.
En ces temps-là, on achète des cassettes au kilo pour en copier d'autres, de la bibliothèque, prêtées par les potes, pour s'échanger des compilations concoctées par nos soins ou simplement enregistrer le(s) trop rare(s) CD(s) qu'un copain s'est offert(s).
En ces temps-là, les chaînes hi-fi sont dans les starting-blocks, dans l'attente insoutenable de la diffusion d'un live, d'un inédit ou d'une vieillerie introuvable qui fera inlassablement sauter n'importe quelle touche "pause".
En ces temps-là, des milliers d'adolescents tristes et boutonneux, faute de moyens - l'argent de poche payera les cigarettes - s'échangent de la musique, se prêtent des chansons, se refilent de la culture sans que cela ne vous en fasse frémir une, sans jamais en être inquiétés.

En ces temps-là donc, j'écoutais des cassettes enregistrées.
C'est ainsi que, heureux hasard, j'ai pu me repasser en boucle Less Than Useful de Ned's atomic Dustbin sans même savoir que le morceau était bien d'eux, triste défaut de désannonce en radio.
Tout ça, c'est la faute aux Mega City 4 ! et de la photo au dos de la pochette du maxi déjà mentionné dans ces pages où l'on voit l'un des membres du groupe arborer fièrement un t-shirt de... j'arrive pas bien à lire... ce doit être Nets (sic) Atomic Dustbin... En tout cas, ces signes caballistiques, le visuel attrayant d'une hélice nucléaire ceinte d'un magma en fusion, cette énergie de guitares noises, cette voix pourtant si pop qui dit tout le mal-être adolescent, tous se sont joints sous mes yeux dans mes oreilles pour me signifier quelque chose que je ne vois pas encore mais qui suinte par tous le pores de cette musique.
Et cette cassette de tourner en boucle sur un morceau dont je connais à peine les auteurs. Tant pis ! Mon choix est arrêté, ma décision est prise ! A ma prochaine descente en ville, je me fais l'album et même un t-shirt si j'en trouve !
Je reviendrais avec tout ce que j'ai trouvé de maxis en vinyles, et l'album en cassette. Pas de t-shirt mais le désespoir de l'incompréhension dans les yeux de mon père me voyant arriver les bras chargés de sacs (à peine exagèré-je) remplis de disques.
Ce sera le début d'une longue fidélité au groupe, mineur médiatiquement (succès chez les travellers, White Session chez Lenoir et double page illisible mais culte de Bayon dans Libé) et pourtant majeur pour l'adolescent que je suis. J'ai trouvé le truc inconnu que personne ne m'envie, qu'aucun copain ne viendra me piquer, le groupe qui dégage toute l'énergie dont j'ai besoin en restant néanmoins sage comme une image, qui ne sort pas trop des sentiers balisés de la pop couplet-refrain sur une mélodie facile.
Ce groupe sonne aussi chez moi le début d'une collectionnite aigüe amorcée avec Midnight Oil mais qui prendra des proportions somme toute affolantes même encore à l'heure d'aujourd'hui.
Discographie (Albums) : Godfodder, Are You Normal ?, Bloodbrainvolume
Hymnes : Grey Cell Green, Happy, Kill Your Television, Titch
Bonheurs : Less Than Useful, Leg End In His Own Boots, Stuck
Curiosités : 24-Hour Toothache, Cut Up (Tartan Shoulders Mix)
Formation : 2 basses, 1 batterie, 1 guitare, 1 chanteur, 1 boîte à rythmes.
Visuel : le groupe a la réputation d'avoir vendu un nombre impressionnant de t-shirts différents avant-même la sortie de leur premier album (on se rassure : des voyages respectifs de ma mère et mon frère en Angleterre me reviendront également mes t-shirts !)
PS qui n'a rien à voir :
avec la nouvelle année, et alors que j'avais dans l'optique de remonter aux origines de mes goûts musicaux pour comprendre mon intérêt inconscient pour tel genre ou tel autre, je crois que je me porterai dorénavant vers des sujets plus généraux et d'actualité, ou des portraits de groupe, toujours vus au travers de ma petite lorgnette mais sans respecter de chronologie comme je l'ai fait jusqu'alors...
En ces temps-là, on achète des cassettes au kilo pour en copier d'autres, de la bibliothèque, prêtées par les potes, pour s'échanger des compilations concoctées par nos soins ou simplement enregistrer le(s) trop rare(s) CD(s) qu'un copain s'est offert(s).
En ces temps-là, les chaînes hi-fi sont dans les starting-blocks, dans l'attente insoutenable de la diffusion d'un live, d'un inédit ou d'une vieillerie introuvable qui fera inlassablement sauter n'importe quelle touche "pause".
En ces temps-là, des milliers d'adolescents tristes et boutonneux, faute de moyens - l'argent de poche payera les cigarettes - s'échangent de la musique, se prêtent des chansons, se refilent de la culture sans que cela ne vous en fasse frémir une, sans jamais en être inquiétés.

En ces temps-là donc, j'écoutais des cassettes enregistrées.
C'est ainsi que, heureux hasard, j'ai pu me repasser en boucle Less Than Useful de Ned's atomic Dustbin sans même savoir que le morceau était bien d'eux, triste défaut de désannonce en radio.
Tout ça, c'est la faute aux Mega City 4 ! et de la photo au dos de la pochette du maxi déjà mentionné dans ces pages où l'on voit l'un des membres du groupe arborer fièrement un t-shirt de... j'arrive pas bien à lire... ce doit être Nets (sic) Atomic Dustbin... En tout cas, ces signes caballistiques, le visuel attrayant d'une hélice nucléaire ceinte d'un magma en fusion, cette énergie de guitares noises, cette voix pourtant si pop qui dit tout le mal-être adolescent, tous se sont joints sous mes yeux dans mes oreilles pour me signifier quelque chose que je ne vois pas encore mais qui suinte par tous le pores de cette musique.
Et cette cassette de tourner en boucle sur un morceau dont je connais à peine les auteurs. Tant pis ! Mon choix est arrêté, ma décision est prise ! A ma prochaine descente en ville, je me fais l'album et même un t-shirt si j'en trouve !
Je reviendrais avec tout ce que j'ai trouvé de maxis en vinyles, et l'album en cassette. Pas de t-shirt mais le désespoir de l'incompréhension dans les yeux de mon père me voyant arriver les bras chargés de sacs (à peine exagèré-je) remplis de disques.
Ce sera le début d'une longue fidélité au groupe, mineur médiatiquement (succès chez les travellers, White Session chez Lenoir et double page illisible mais culte de Bayon dans Libé) et pourtant majeur pour l'adolescent que je suis. J'ai trouvé le truc inconnu que personne ne m'envie, qu'aucun copain ne viendra me piquer, le groupe qui dégage toute l'énergie dont j'ai besoin en restant néanmoins sage comme une image, qui ne sort pas trop des sentiers balisés de la pop couplet-refrain sur une mélodie facile.
Ce groupe sonne aussi chez moi le début d'une collectionnite aigüe amorcée avec Midnight Oil mais qui prendra des proportions somme toute affolantes même encore à l'heure d'aujourd'hui.
Discographie (Albums) : Godfodder, Are You Normal ?, Bloodbrainvolume
Hymnes : Grey Cell Green, Happy, Kill Your Television, Titch
Bonheurs : Less Than Useful, Leg End In His Own Boots, Stuck
Curiosités : 24-Hour Toothache, Cut Up (Tartan Shoulders Mix)
Formation : 2 basses, 1 batterie, 1 guitare, 1 chanteur, 1 boîte à rythmes.
Visuel : le groupe a la réputation d'avoir vendu un nombre impressionnant de t-shirts différents avant-même la sortie de leur premier album (on se rassure : des voyages respectifs de ma mère et mon frère en Angleterre me reviendront également mes t-shirts !)
PS qui n'a rien à voir :
avec la nouvelle année, et alors que j'avais dans l'optique de remonter aux origines de mes goûts musicaux pour comprendre mon intérêt inconscient pour tel genre ou tel autre, je crois que je me porterai dorénavant vers des sujets plus généraux et d'actualité, ou des portraits de groupe, toujours vus au travers de ma petite lorgnette mais sans respecter de chronologie comme je l'ai fait jusqu'alors...